La Cour suprême a 150 ans

La Cour suprême du Canada marque son 150e anniversaire cette année! Malgré des débuts modestes en 1875, elle est maintenant l’autorité ultime en matière de Constitution et de droit au Canada. Apprenez-en davantage sur les premiers jours de la Cour.

Présentée en collaboration avec Bibliothèque et Archives Canada et le Sénat du Canada.

L’ancien immeuble de la Cour suprême situé à l’ouest de la Colline du Parlement avec en arrière-plan l’édifice du Centre.

Ancien immeuble de la Cour suprême situé à l’ouest de la Colline du Parlement
Fin des années 1800
Topley Studio, Bibliothèque et Archives Canada, a008389

Sur cette page

Création d’une institution

Les Pères de la Confédération souhaitent une « cour générale d’appel », mais il faut attendre en 1875 pour que le Parlement en établisse une, après 2 tentatives infructueuses. Toutefois, jusqu’en 1949, les décisions de la Cour peuvent faire l’objet d’un appel devant le Comité judiciaire du Conseil privé à Londres, au Royaume-Uni.

En 1869, le Parlement rejette le projet de création de la première Cour suprême : des opposants craignent l’absence de juges francophones et l’élargissement abusif du pouvoir fédéral.

Le projet de la Loi sur la Cour suprême, intitulé en anglais « An Act to establish a Supreme Court for the Dominion of Canada ».

Version préliminaire du projet de loi sur la Cour suprême
1869
Bibliothèque et Archives Canada, e011871988

L’Acte de la Cour Suprême et de l’Échiquier a reçu la sanction royale le 8 avril 1875. Le gouverneur général (le marquis de Dufferin et d’Ava) et les greffiers du Sénat et de la Chambre des communes ont signé des exemplaires originaux français et anglais.

La première page de L’Acte de la Cour Suprême et de l’Échiquier, intitulé en anglais « An Act respecting the taking of evidence for use in the Supreme Court, or the Exchequer Court, of Canada ».
La deuxième page de L’Acte de la Cour Suprême et de l’Échiquier, en anglais.

Acte de la Cour Suprême et de l’Échiquier
1875
Gracieuseté du Sénat du Canada

Document écrit à la main en français avec les attestations et signatures du gouverneur général et des greffiers du Sénat et de la Chambre des communes. Les signatures sont par-dessus le texte de l'attestation dans toutes les directions.
Document écrit à la main en anglais avec les attestations et signatures du gouverneur général et des greffiers du Sénat et de la Chambre des communes. Les signatures sont par-dessus le texte de l'attestation dans toutes les directions.
La proclamation de L’Acte de la Cour Suprême et de l’Échiquier qui porte 3 signatures.

Proclamation de l’Acte de la Cour Suprême et de l’Échiquier
1875
Bibliothèque et Archives Canada, e011871986

Le procureur général du Québec a fait des observations sur les modifications proposées à la Loi sur la Cour suprême qui auraient changé la façon dont les causes de sa province sont entendues.

Une lettre écrite en français et adressée à sir Alexander Campbell, ministre de la Justice. La lettre porte une annotation écrite à la main qui dit “Ackg P.Sec”

Observations sur la Loi sur la Cour suprême de Louis-Onésime Loranger
1882
Bibliothèque et Archives Canada, e011871987

Création de précédents

Les premières causes entendues par la Cour suprême concernent des enjeux importants à l’époque. Le personnel veille aussi à des tâches pratiques, comme construire une bibliothèque et acheter des meubles.

Dans sa première décision, qui porte sur une question du Parlement, la Cour statue que l’incorporation d’une communauté religieuse enseignante est de compétence provinciale, et non fédérale.

La pétition pour l’incorporation des Frères des écoles chrétiennes au Canada. Elle porte des étampes avec la date qui indiquent « Governor General of Canada » et « Department of the Secretary of State ». Une annotation écrite à la main partiellement lisible dit « March 3.76. Acknowledge + forward for action ».

Pétition pour l’incorporation des Frères des écoles chrétiennes au Canada
1876
Bibliothèque et Archives Canada, e011871984

Le premier appel de la Cour clarifie la portée d’une loi controversée de l’Île-du-Prince-Édouard, qui force les propriétaires absents à vendre leurs terres au gouvernement.

Un dossier de la Cour suprême pour Kelly c. Sulivan qui énumère les noms de juges qui ont entendu l’appel. Il porte un sceau de la Cour suprême du Canada et un ruban.

Décision dans Kelly c. Sulivan
1877
Bibliothèque et Archives Canada, e011871985

Si la nouvelle Cour a un mandat ambitieux, ses premières dépenses sont toutefois modestes : timbres, télégrammes et produits d’entretien ménager pour la concierge.

Un registre de comptabilité intitulé en anglais « Account showing amount paid for contingencies connected with the Supreme Court of Canada up to 30th June A.D. 1876 ». Il énumère un crédit de 200 $ et plusieurs dépenses, notamment du mobilier de bureau, de télégrammes et la paie de la concierge de la Cour suprême du Canada, Mme Meyers.

Compte pour éventualités de la Cour suprême du Canada
1876
Bibliothèque et Archives Canada, e011871982

Dans une lettre au ministère de la Justice, le registraire demande du mobilier pour les salles de la Cour, y compris des fauteuils pour les juges.

Lettre écrite à la main de Robert Cassels, Registraire de la Cour suprême, au sous-ministre de la Justice, datée du 29 janvier 1876. Elle porte une étampe datée du ministère de la Justice.

Lettre de Robert Cassells, registraire de la Cour suprême, au sous-ministre de la Justice
1876
Bibliothèque et Archives Canada, e011871981

Pouvez-vous trouver un livre écrit par Adolphe Basile Routhier sur ce registre? Juge respecté et professeur de droit, il a aussi composé les paroles de l’Ô Canada.

Registre des livres achetés pour la bibliothèque de la Cour suprême. Des inscriptions en anglais énumèrent plusieurs publications achetées avec les coûts associés.

Registre des livres achetés pour la bibliothèque de la Cour suprême du Canada
1888–1907
Bibliothèque et Archives Canada, e011871983

Proclamation de la nouvelle Constitution

La Loi constitutionnelle de 1982 a donné au Canada le pouvoir de modifier sa propre loi fondatrice sans consulter le Royaume-Uni. Regardez la proclamation royale qui officialise la nouvelle Constitution et découvrez pourquoi il en existe 2 exemplaires.

La reine Élisabeth II signe la proclamation de la Loi constitutionnelle, assise à une table avec le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Autour d'eux se tiennent le ministre du Travail Gerald Regan, le greffier du Conseil privé Michael Pitfield et Michael Kirby.

Signature de la proclamation de la Loi constitutionnelle, 17 avril 1982
Photographie de Robert Cooper
Bibliothèque et Archives Canada, e008300499
© Gouvernement du Canada

Signature de 2 exemplaires

Le 17 avril 1982, la reine Elizabeth II signe la proclamation royale qui officialise la Loi constitutionnelle de 1982. La nouvelle Constitution prévoit des procédures de modification et contient la Charte canadienne des droits et libertés. La Charte confère à la Cour suprême du Canada le rôle de gardienne de la Constitution.

La Reine signe 2 exemplaires de la proclamation. La première est endommagée par des gouttes de pluie pendant la cérémonie. La seconde est aspergée de peinture rouge, en 1983, par un activiste qui proteste contre les essais de missiles dans le Nord du Canada. Ces 2 exemplaires de la proclamation, hélas imparfaits, symbolisent l’édification d’un pays meilleur.

L’exemplaire « mouillé » de la proclamation de la Loi Constitutionnelle. Il est signé par la reine Élisabeth II, le ministre de la Justice Jean Chrétien, le registraire général du Canada André Ouellet et le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Le document est endommagé par l’eau à plusieurs endroits.

Proclamation de la Loi constitutionnelle (exemplaire « mouillé »)
1982
Bibliothèque et Archives Canada, e008125379

L’exemplaire « taché » de la proclamation de la Loi Constitutionnelle. Il est signé par la reine Élisabeth II, le ministre de la Justice Jean Chrétien, le registraire général du Canada André Ouellet et le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Une grosse tache de peinture couvre le centre du document, mais le texte est encore lisible au travers.

Proclamation de la Loi constitutionnelle (exemplaire « taché »)
1982
Bibliothèque et Archives Canada, e008125377